Projet VF++

Les vagues de chaleur plus fréquentes et intenses altèrent la qualité de vie des populations et augmentent la
morbidité et la mortalité. Les villes sont particulièrement vulnérables à la chaleur parce qu'elles concentrent
les personnes, dont beaucoup sont en situation de précarité individuelle, sociale et/ou environnementale, et
que les propriétés morphologiques et matérielles urbaines ainsi que les rejets anthropiques altèrent
l’environnement thermique, ce qui exacerbe généralement le stress thermique. Créer des villes qui relèvent
durablement et efficacement le défi de la surchauffe est donc un enjeu majeur. Dans ce contexte, VF++ se
concentre sur la conception et la mise en oeuvre de stratégies d'adaptation à la surchauffe qui intègrent des
solutions vertes, grises et douces. Au-delà de diminuer les températures, l'objectif est d'améliorer la santé
des citadins, ‘santé’ étant entendu au sens de l'OMS. Du point de vue de la recherche, cela implique de : i)
comprendre les interactions entre les environnements physiques et les réactions psychologiques et
physiologiques des individus ainsi que leurs expériences des ambiances et leurs pratiques, ceci en fonction
des spécificités socio-spatiales, ii) analyser les effets de ces interactions sur la santé, dans un contexte de
surchauffe et iii) évaluer la pertinence et la robustesse des stratégies d'adaptation à la surchauffe vis-à-vis
de la santé.
Pour répondre à ces objectifs et aller au-delà des connaissances et pratiques actuelles en matière
d'adaptation à la surchauffe urbaine, VF++ rassemble des chercheurs en ingénierie (physique du bâtiment
et urbaine, biométéorologie humaine), sciences sociales (architecture, urbanisme, géographie sociale,
anthropologie) et sciences de la santé (épidémiologie, thermophysiologie, médecine). Le consortium
comprend également des collectivités territoriales, centres techniques nationaux, bailleurs sociaux, bureaux
d'études, et des hôpitaux, afin d'ancrer le projet dans les préoccupations urbaines et sanitaires réelles et
d'aider à transposer les résultats en termes opérationnels. Ensemble, les partenaires co-construiront de
nouvelles méthodologies de recherche pour :

  • analyser comment les structures architecturales et urbaines peuvent créer des environnements physiques qualitatifs et des ambiances kinesthésiques qui réduisent les besoins de rafraichissement des individus ;
  • évaluer de manière fiable l'exposition intérieure/extérieure des personnes à la chaleur, ainsi que les effets des stratégies d'adaptation à la chaleur sur la qualité des ambiances ;
  • déterminer comment les facteurs individuels et environnementaux affectent les réponses thermophysiologiques et sensorielles des individus, ainsi que les paramètres formels de santé, et évaluer ces effets ;
  • relier les inégalités socio-spatiales aux expériences et pratiques des individus face à la surchauffe ainsi qu’à leur tolérance à la chaleur.

VF++ produira une base de connaissances interdisciplinaire sur ces relations multidomaines, ainsi que des
nouveaux cadres d'analyse multicritères et interprofessionnels, des outils et des indicateurs. Ceux-ci seront
expérimentés, testés et consolidés sur différentes opérations d’aménagement urbain et de bâtiment à
différents stades du processus de rénovation. Le terrain d'étude sera l'agglomération lyonnaise, dont le
territoire contrasté sera particulièrement exposé aux canicules dans les décennies à venir. VF++ se
concentrera sur la micro-échelle météorologique et l'échelle humaine, auxquelles la recherche-action peut
être mise en oeuvre efficacement, et sur les espaces de vie résidentiels. VF++ traitera plus particulièrement
des logements sociaux, et des stratégies low-tech. VF++ travaillera également avec les services d'urgence
des hôpitaux, qui accueillent des populations particulièrement vulnérables, afin d'être au plus près des réalités
des expériences de surchauffe. En utilisant une approche bottom-up, VF++ s’intéressera ensuite à l'échelle
urbaine.