Projet WHAOU

Pour préparer les villes aux défis de demain, les rendre durables et résilientes, il est primordial de
bien les connaître. Les villes de demain seront des villes informées pour que les décisions politiques
soient éclairées par des connaissances robustes. Elles seront agiles, réactives aux stress multiples,
en capacité d'alerter, d'agir, de s'adapter, d'anticiper et de se projeter au moyen de scénarios
prédictifs. Les stress auxquels les villes doivent se préparer sont de plusieurs ordres, en premier
lieu climatiques et sanitaires. Quelles seront les épidémies de demain, les vecteurs et les
pathogènes du futur ? Comment la population urbaine répondra-t-elle aux canicules ou aux
nouvelles affections causées ou exacerbées par le changement climatique ? Quels seront les
impacts de la crise de la biodiversité sur l'écosystème ville ? En résumé : quelles seront les
trajectoires des vulnérabilités socio-environnementales et leurs dépendances à des facteurs
multiples (bien-être, niveau de vie, etc.), dont les impacts peuvent être directs (affections) ou
indirects (alimentation, usages) ?
Ces enjeux multiples sont abordés par des communautés scientifiques distinctes en lien plus ou
moins proche avec les décideurs et les habitants. Alors que de nombreuses questions sont
partagées, il est essentiel de croiser davantage les expertises, qu'elles soient sectorielles ou
disciplinaires. Par ailleurs, ces questions complexes, mettent en jeu des phénomènes multiscalaires
et nécessitent une approche systémique dépassant les silos disciplinaires. Observer sur
le long-terme permet (i) d’effectuer une veille de phénomènes émergents, épisodiques ou
ponctuels, voire de tendances, (ii) de contribuer à en déterminer les causes, (iii) d’éclairer la
décision publique et d’interagir avec les citoyens pour renforcer le dialogue science-société.
Le projet WHAOU vise à créer un observatoire plurithématique et multidimensionnel du bien-être et
de la santé en ville, avec Paris comme cas d’étude, en analysant les flux de matières dans les
réseaux d'assainissement, les données censitaires ainsi que les données d’entretien. Pour ce faire,
le projet WHAOU met en oeuvre plusieurs éléments clés :
Un consortium élargi et transdisciplinaire : l’originalité réside dans la mise en place d’un
consortium qui rassemble et élargit les initiatives existantes. Ce consortium adopte une approche
transdisciplinaire, favorisant la collaboration entre différents domaines de recherche.
Une observation multi-paramètres : L’observation vise à suivre de manière continue et à long
terme divers paramètres liés au bien-être et à la santé. Cela permettra de localiser les
phénomènes dans le temps et l’espace, tout en favorisant l’innovation dans les métriques
d’observation
Développer l’épidémiologie basée sur les eaux usées : Le réseau d’assainissement collecte les
effluents urbains, mélangeant eaux usées domestiques, industrielles et pluviales. Ces effluents
contiennent une richesse d’informations moléculaires provenant des pratiques urbaines et de la
santé des populations. Depuis la pandémie de Covid-19, des recherches ont été entreprises pour
suivre les affections en population à partir des eaux usées en complément d’autres suivis
historiques sur une variété croissante de traceurs.

L’importance des métriques socio-économiques : Il est essentiel de comprendre la corrélation
entre les flux mesurés dans les eaux usées et les indicateurs socio-économiques, ainsi que les
perceptions et expériences des habitants. Ces résultats seront ensuite utilisés par des acteurs
locaux pour mettre en oeuvre des mesures d’atténuation adaptées, testées lors d’expérimentations
co-construites et territorialisées.
Enfin, en tenant compte des interactions entre les acteurs, des progrès réalisés et des
résultats obtenus, le consortium évaluera également la transférabilité des approches mises en
oeuvre au sein de WHAOU vers d’autres territoires.